Les monts de la Margeride, longue échine dorsale, ferment les vues vers l’Ouest. Cette montagne domine des petits plateaux découpés, séparés par des bassins et parcourus de rivières sinueuses occupant des fonds plats. Les rivières serpentent à la surface du plateau dans de larges vallons qui abritent des pâturages plus ou moins riches. Certains, peu entretenus, ont l’aspect de réelles zones humides. Des reliefs en creux s’y nichent çà et là de façon circulaire ; ce sont les alvéoles, formes d’érosion du granite. Les surfaces de la Margeride sont défoncées en cette multitude de cuvettes séparées par des volumes de rochers. Les parties les plus résistantes, l’érosion forment les bords de la cuvette, l’intérieur est composé d’arène, le sable produit par la désagrégation du rocher. Sur les points hauts et dans les pentes demeurent des accidents issus de l’érosion : ce sont les tors, boules de granite d’un à plusieurs mètres de diamètre. Là aussi, l’érosion a dégagé l’arène autour d’un bloc plus résistant. Ces boules sont comme oubliées dans le paysage, leur présence est forte, elle revient régulièrement imprimant cette ambiance minérale et mystérieuse. Les formes granitiques du relief de la Margeride ont été modelées longuement, progressivement elles apparaissent aujourd’hui douces, onduleuses… sans heurts.