Son père était sabotier à Saugues, sa mère qui venait d’une famille de tailleurs de pierre sut cultiver les talents artistiques de ses enfants, Joseph, Louis et enfin Lucien le dernier né en 1937 à Saugues. Zélina Gires aida souvent son fils, à tirer des affiches, à coudre des vêtements pour les personnages du diorama de Saint Bénilde. Lucien Gires dit « Lulu » pour tout le monde se disait artisan.
Lui qui savait tailler le bois, la pierre, lui qui savait peindre, dessiner, commença à faire des affiches pour les bals, les fêtes votives, son premier vrai travail fut de participer à la réalisation du Diorama St Joseph à Espaly avant l’armée où il apprit la technique de la sérigraphie. Le maire de Saugues lui loua la Tour des Anglais à charge pour lui de la rénover. Il en fit son atelier.
Il peint les paysages sauguains, il peint les anciens métiers. Il peint sur toile, sur jute pour l’église de Saugues, il sculpte des Christs. Il peint des portraits de sauguains. Lucien Gires est avant tout un peintre de la mémoire de Saugues et de ses habitants. Ses talents d’artiste lui ont établi une renommée qui dépasse le cadre de la région et même du département.
Durant les années de 1965 jusqu’en 2002, il fît de nombreuses réalisations. Il a exposé ses toiles au Grand Palais à Paris et entre au salon des Indépendants. En 1967, il réalise le premier diaporama St Bénilde qu’il restaurera en 1973 pour devenir le diorama actuel. Parmi ses nombreuses réalisations figurent un Christ en cuivre martelé de plus de 2 mètres pour les Arts et Métiers de Lyon, une sculpture d’une stèle de la résistance en pierre reconstituée qui se situe à la Vachellerie, une statut du « Curé d’Ars » en bois de cerisier pour l’église Beaumont, une illustration par vingt-six dessins d’un ouvrage édité par la ville de St Flour en un seul exemplaire et offert à Georges Pompidou alors Président de la République, une sculpture d’une vierge grandeur nature en bois de châtaignier (église de Beaumon), aménagement de la Tour des Anglais avec la réalisation de 2 toiles ou tapisserie importantes de 9 mètres sur 6 chacune. Au 1er étage, celle des travaux et des loisirs de la forêt et au 2ème étage, les travaux des champs et des métiers d’autrefois. En 1976, il réalise une toile à St Bénilde de 40 mètres carrés placée au fond de la chapelle St Bénilde en la Collégiale St Médard (hommage de l’artiste à l’humble religieux). En 1977, il sculpte un Christ en cuivre rouge martelé de 2,10 mètres pour l’église de Vazeilles offert par une famille à la paroisse, il sculpte également une stèle du Frère Payrard et 2 stèles pour la paroisse de Lafarre non loin du Monastier. Parmi les Christs, il faudrait signaler ceux en cuivre martelé qui se trouvent à l’Eglise des Carmes et à la Chapelle St Antoine au Puy-en-Velay et celui de Langeac.
En 1989, il s’attaque à son ultime projet :
Le musée de la bête du Gévaudan qui lui demandera 5 ans de démarches diverses avant de commencer à le concrétiser en 1995. Sa fille lui sera d’une aide précieuse. Le musée ouvrira en 1999.
Cette énumération est loin d’être complète mais il suffit à prouver que la renommée de notre artiste local dépasse largement et depuis longtemps les limites du canton ce qui est formidable lorsque l’on sait qu’il appris le métier tout seul. Il n’a jamais étudié ni le dessin ni un quelconque arts plastiques. Il a découvert de donc par harsard.
Certaines de ses œuvres sont exposées à la Tour des Anglais.
Lucien Gires est mort en 2002. Il a su peindre le patrimoine de Saugues.